Le fuel constitue une énergie polluante qui plombe le budget des ménages encore nombreux à l'utiliser pour se chauffer. Les alternatives existent et permettent de mobiliser certaines aides financières. De plus, le gouvernement comme la Ville de Paris proposent de nouveaux outils. Nous vous guidons dans vos démarches.

En France, le fuel est utilisée par près de 3,5 millions de foyers, soit 10 millions de personnes, pour chauffer leur logement, ce qui en fait la 3ème énergie de chauffage la plus utilisée, derrière l'électricité et le gaz. Pourtant cette énergie est :
- polluante et nuisible à la qualité de l'air comme au climat,
- la plus onéreuse à ce jour.

C'est pourquoi, procéder à leur remplacement par une autre énergie renouvelable ou par le gaz est fortement encouragé par le gouvernement et la Ville de Paris, via l'Agence Parisienne du Climat notamment. Le 1er a récemment consolidé les aides financières mobilisables, tandis que le second se dote actuellement de plusieurs outils à destination des copropriétés.

L'Agence parsienne du climat vient ainsi de publier le résutlat de l'étude-action "Dites adieu au fuel" intéressant les copropriétés parisiennes au fuel. Réalisée d'octobre à mars, elle a permis de mieux appréhender :
- les caractéristiques de ces immeubles,
- les freins au changement de chaudière et d'énergie,
- les leviers / actions à développer pour favoriser le passage à l'acte.

Une conférence de presse a eu lieu le 12 mars en présence de la Ville et des médias pour la présenter. Une plaquette de communicaton dédiée sur ce thème a également été élaborée.

Quels sont les enseignements de l'étude ?
- l'APC estime qu'entre 1 000 à 1 500 copropriétés fonctionnent actuellement au fuel, soit 45 500 logements et 5 % du parc privé de logements parisiens,
- elles sont majoritairement situées dans l'ouest parisien : 16ème, 15ème et puis 17ème arrondissements,
- ce parc compte une forte part de constructions datant des 30 glorieuses (de 1949 à 1974) où le fuel était fortement utilisé dans l'habitat. Certaines constituent également très certainement des copropriétés initialement équipées de chaudière au charbon qui se sont converties au fuel.

Quels sont les freins au changement rencontrés ?
- le coût du remplacement et des travaux annexes,
- c'est lorsque la chaufferie tombe en panne que son remplacement est effectué, et cela, en optant pour une énergie plus économique.

Autre outil déjà opérationnel de l'APC : son partenariat avec la CPCU et GRDF. Ces fournisseurs peuvent estimer la faisabilité du projet, le coût du raccordement, puis de l'exploitation. Le coût du raccordement au gaz à Paris s'élève à 1 300 € maximum auquel, s'ajoute le coût de l'installation de la chaudière gaz qui peut s'accompagner de travaux de mise aux normes réseaux et sécurité, ainsi que de dépollution et de suppression de la cuve à fioul (qui est souvent laissée sur place dans la cave pour limiter les frais). Le coût du raccord au réseau CPCU est quant à lui de 3 000 € le mêtre linaire. Aussi il est intéressant s'il passe déjà tout près de chez vous.

Enfin, dans la suite du succès de celui de l'année dernière, l'Agence prévoit en 2019 un nouvel atelier dédié et auquel SOLIHA 75-92-95 devrait participer.

Les autres alternatives sont limitées :
- la chaudière fuel à condensation est parfois proposée, mais à éviter en général,
- le chauffage par la biomasse : cette énergie présente un excellent bilan carbone, mais son efficacité est disparate et elle émet tout de même certains polluants,
- la géothermie : si elle présente globalement un potentiel très intéressant, son recours est compliqué à Paris, car elle nécessite de percer le sous-sol,
- les pompes à chaleur : écologique mais onéreux et davantage adaptées aux petites copropriétés,
- la chaudière à bois ou à granulés : elle est à la fois écologique et économe, le bois et surtout le granulé constitue le combustible est le moins cher du marché, en outre son faible taux d'humidité le rend plus calorifique que le bois en buche.

NB : la chaudière à condensation est une chaudière ayant la particularité de tirer profit de la chaleur latente de la vapeur d'eau contenue dans les gaz d'échappement, en condensant ces vapeurs avant de rejeter l'eau sous forme liquide. Ainsi son rendement est meilleur.

 

Comment financer ces travaux ?

Différents types d'aides financières peuvent être mobilisées par nos soins pour votre compte : subventions type Anah, prime reconversion, certifiicat d'économie d'énergie, TVA réduite, crédit d'impôt de transition énergétique et Eco Prêt à Taux Zéro.

Concernant le CITE : un amendement au budget 2019 adopté en novembre a étendu son bénéfice à :
- déduction de 30 % du coûts de main d'œuvre d'installation du nouvel équipement de chauffage,
- déduction de 50 % du montant de la dépose de la cuve à fuel.

Concernant la prime à la conversion d'une chaudière : elle peut atteindre jusqu'à 4 000 € par logement. Elle concerne surtout l'habitat individuel type maison, moins les copropriétés. Pour en savoir plus : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/coup-pouce-economies-denergie-2019-2020